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le Cantal au fil du temps

le Cantal au fil du temps

Généalogie et histoire locale


Les violoneux et leur musique à danser.

Publié par Françoise PICOT sur 31 Mars 2023, 15:58pm

Catégories : #Histoire locale - la vie autrefois

La musique à danser tenait une place prépondérante dans la vie de nos aïeux .

La bourrée à trois temps était reine ; on la dansait dans toutes les occasions : à la veillée , lors des bals dominicaux , aux foires , aux fêtes patronales.....et bien entendu à l'occasion des noces..

Temoignage de Thierry BONHOMME
L'instrument le plus pratiqué chez nous était le violon .

Les jeunes garçons apprenaient de routine ( à l'oreille) en gardant les vaches ; s'essayant de longues heures durant , à reproduire un air qu'ils avaient entendu joué par un de leurs aînés .
Le violon , était un instrument relativement bon marché , qu'il était assez aisé de se procurer : par correspondance , chez MANUFRANCE ou dans une des quincailleries des gros bourgs , qui en avaient toutes à leurs étalages.

L'apprenti musicien , commençait généralement à faire ses armes , lors des veillées , avec une assemblée restreinte ; puis si il était assez doué ,et surtout , si il avait " la cadence" il était demandé par un des innombrables cafés du secteur afin d'y animer les bals donnés le dimanche après-midi.
La consécration , était ensuite d’être demandé pour "mener " une noce ; ce n'était pas rien , car il allait falloir jouer deux jours durant.
Conduire le cortège de chez la mariée , à la mairie , puis à l'église . Entraîner les convives dans la tournée des cafés , faire danser entre les plats , lors du repas , et enfin durant le bal qui ne s’arrêtera qu'à l'aube. Autant vous dire que seuls les musiciens chevronnés réussissaient à mener cette lourde tache à bien. Ceci , contre de maigres gages , et un foulard de soie , offert par la contre -novia ( demoiselle d'honneur") qui le nouait solennellement à la touche du violon , avant que la mariée ne prenne place en tète du cortège au bras de son père.

Violoneux n'était pas une profession déclarée , aussi , bon nombre de ces hommes , qui apparaissent sur les photographies restent et resteront non identifiés . Ils auront donné bien du plaisir à quantité de danseurs ,mais en tous cas , comme le dit le dicton " un peschaire , un chaçaire e un violonaire n'an jamai fait fortuna" . (Un pécheur , un chasseur et un violoneux n'ont jamais fait fortune)

Ces quelques lignes , bien modeste hommage , à tous ces hommes de l'ombre , sont dédiées à Gustave Tsa Faro , mon violoneux de grand-père.

Thierry BONHOMME

 

Dans les monts du Cantal, sur les contreforts septentrionaux du volcan, un véritable monde sonore oublié resurgit par l’entremise de musiciens comme Gustave Ythier (le Falgoux) ou Antonin Chabrier (Riom-es-Montagnes), qui incarnent un jeu tout à fait singulier à travers leurs bourrées : un phrasé où l’économie de coups d’archet est contrebalancée par la variation de vitesse des coups de doigts, la pression de l’archet, la recherche de sons saturés et le recours ponctuel au bourdon de la corde du dessous

Sur le site http://www.violoneux.fr/cache/Tableau, on peut trouver un tableau récapitulatif des violoneux de France.
Lien vers le tableau avec affichage des violoneux du Cantal   (classement alphabétique).
Vous pouvez cliquez sur le nom d’un des violoneux pour accéder à son article dédié


Quelques uns d’entre eux ont fait l’objet de reportages :

Violoneux Joseph PERRIER CHAMPS SUR TARENTAINE
lien vers l'article sur modalmusic.eu     -        lien vers l'article sur Wiki

Violoneux Anthonin CHABRIER   RIOM-ES-MONTAGNES-AUZERS
lien vers l'article sur wiki     -     lien vers l'article sur le site http://violonlemosin.canalblog.com

Violoneux Gustave YTHIER  LE FALGOUX
lien vers l'article sur wiki

Voir ci-dessous l'article sur les violoneux de la vallée du Mars , paru sur le bulletin "la vallée du Mars au fil du temps" :

 

Sur le site de modalmusic.eu, on trouve un article de Jean Marc DELAUNEY en 2020 sur le métier de violoneux et sur l'apprentissage instrumental. Quelques extraits ci-dessous :

"Le métier de violoneux
En dehors d'une pratique purement personnelle, pour le plaisir, de mélodies empruntées à des chansons, l'essentiel de la musique des violoneux était tournée vers la danse : animation de veillées familiales ou de voisinage immédiat pour les « petits violoneux », bals de cafés et de mariages pour les violoneux plus réputés, bals d'auberges ou de parquets-salons lors des foires et autres fêtes patronales pour les quasi-professionnels.

Les conditions économiques allaient du bénévolat pur à l'embauche payée par l'organisateur, en passant par le dédommagement en nature et le paiement « au chapeau » ou « à la danse » directement par le public du bal.

Les violoneux étaient le plus souvent seuls, sauf dans le cas de certains musiciens particulièrement réputés qui jouaient à deux pour les bals de foire dans les plus gros bourgs.

L'efficacité du musicien « de routine » (désignant une pratique orale de la musique) dépendait non seulement de l'étendue et du choix de son répertoire, mais aussi de sa « cadence ». Dans le milieu populaire, ce terme désigne la qualité propre à un bon musicien de bal, qui inclut l'intensité et la projection du son, la mise en place rythmique, la pertinence de l'accentuation, qui appellent irrésistiblement le public à la danse.
Non moins important était le talent d'animateur du musicien, qui ne se contentait pas de dévider sa musique, mais devait être capable d'entretenir et de relancer sans cesse l'ambiance par des chansons, des plaisanteries, des histoires, en interpellant son public et en le faisant rire.

L'apprentissage instrumental était largement autodidacte, même si certains apprentis violoneux pouvaient bénéficier de quelques « leçons » auprès de musiciens plus âgés. Une grande motivation et un bon sens de l'observation, des essais acharnés (souvent en cachette de la famille), et il ne restait plus qu'au violoneux postulant qu'à saisir la première occasion de prouver ses talents naissants pour de vrais danseurs.

Le répertoire était en premier lieu issu d'un fond familial de chansons connues depuis toujours, puis élargi par l'écoute d'autres musiciens, en fréquentant les bals. L'apprentissage oral étant de règle, les mélodies se trouvaient naturellement appropriées et refaçonnées par le mécanisme de la mémorisation puis de la retranscription dans un geste instrumental personnel, d'où une multitude de variantes et de versions pour chaque air. De même, la technique n'était pas standardisée, chaque musicien se forgeant lui-même, suivant sa capacité et ses modèles, son propre vocabulaire de techniques d'archet, d'ornements, d'échelles etc."


 

 

 

 

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